
Budget Soins de santé 2026: "La vigilance est désormais de mise", Karel Van De Sompel
Malgré les signaux d’alerte envoyés par le secteur, le budget voté par le Conseil général de l’INAMI le 20 octobre maintient des économies importantes, trop lourdes pour les hôpitaux. Après des semaines de négociations, c’est bien sûr la déception du côté hospitalier. Cela dit, pour Karel Van De Sompel, Directeur Général de GIBBIS, il est maintenant essentiel de regarder vers demain et de réformer ensemble, sans tarder, pour donner à nos institutions toutes les chances de viabilité.
“Vu le montant des économies, tous les secteurs devaient contribuer de manière importante, tant les prestataires de soins, le pharma que les hôpitaux. Et pour ce qui est des hôpitaux, il s’agit de bien plus que les 50 millions d’euros communiqués par le ministre Vandenbroucke”, relève Karel Van De Sompel. “En effet, les décisions d’économies sur les honoraires des médecins hospitaliers, sur l’officine hospitalière et sur le financement hospitalier prises vont impacter nos hôpitaux indirectement, ce qui fait grimper l’addition à quelque 180 millions d’euros d’économies.”
“Ce n’est pas rien au vu de la fragilité de nos institutions hospitalières. Ces économies vont encore davantage fragiliser le secteur hospitalier, et par conséquent, l’accessibilité et la qualité des soins”, ajoute le Directeur Général de GIBBIS.
Vigilance de mise
“Nous sommes donc déçus du résultat après toutes ces semaines de négociations. Avec la lettre de mission envoyée par le Ministre en juillet, nous n’avons pu être qu’en mode réactif et n’avons pas eu l’occasion d’être proactifs. En outre, force est de constater qu’il n’y avait pas vraiment de volonté de chercher des solutions alternatives. Mais maintenant, nous devons regarder vers l’avenir car c’est la viabilité financière de nos institutions hospitalières qui est en jeu, quand on sait que deux sur trois sont déjà dans le rouge”, souligne Karel Van De Sompel.
GIBBIS sera dès lors très attentif aux modalités d’application des mesures décidées et à leur impact réel sur le terrain pour éviter qu’elles ne compromettent l’accès aux soins, la viabilité financière des hôpitaux et l’essor de l’innovation.
Nécessité d’un cadre budgétaire pluriannuel stable
Dans ce cadre, GIBBIS plaide pour un cadre budgétaire pluriannuel stable. Le Gouvernement s’est engagé dans son accord de gouvernement à mettre en œuvre des réformes “garantissant une marge de manœuvre financière suffisante pour organiser des soins de qualité.”
“Nous demandons donc au Gouvernement de tenir sa promesse d’investir et de réformer le secteur, et non pas de l’étouffer financièrement. La seule façon d’y parvenir est de s’appuyer sur un Plan budgétaire pluriannuel qui permette à nos directions hospitalières de mieux se préparer aux défis qui les attendent d’une part, mais aussi de s’adapter aux nouvelles réalités/opportunités”, commente le patron de GIBBIS.
Un coup d’accélérateur aux réformes
“Par ailleurs, nous appelons aussi le Gouvernement à mettre un coup d’accélérateur sur les différentes réformes en cours, à savoir les réformes de la nomenclature, du paysage hospitalier et du financement hospitalier. Ces chantiers, qui sont, on le sait, intrinsèquement liés, ne peuvent être une excuse pour faire du sur-place”, ajoute Karel Van De Sompel. “Le but ultime de ces réformes, compte tenu du cadre budgétaire limité, doit être d’utiliser les moyens disponibles de manière efficiente afin de garantir la viabilité financière de nos hôpitaux et des soins de qualité pour toutes et tous et de pouvoir continuer à innover”.
